Nous sommes ravis de vous présenter notre nouveau concept : « 1 mois, 1 métier » ! Ce concept vous permettra de découvrir, chaque mois, un métier exercé au sein du Pôle Santé St-Jean, ses spécificités et ses objectifs.
Nous commençons, pour le mois de septembre, avec le métier de technicien en neurophysiologie (ou technicien EEG : ElectroEncéphaloGramme).
Fabien Donadio, IDE de formation et dorénavant technicien EEG du Service d'épileptologie et d’étude du sommeil au Pôle Santé St-Jean a répondu à nos questions. Découvrons son métier !
QUEL EST CE MÉTIER ?
Le métier de technicien en neurophysiologie est assez méconnu. Il peut être exercé par des professionnels aux parcours bien différents : IDE, manipulateurs radio… il est au carrefour de ces professions de par sa variété et sa diversité d’action.
Au quotidien, le technicien neurophysiologique rencontre plusieurs types de pathologies dont : les troubles du sommeil (apnée du sommeil, hypersomnie, insomnie, parasomnie…) et l’épilepsie ainsi que tous les malaises qui s’y associent.
Son cœur de métier est basé autour de l’installation et la surveillance d’électroencéphalogrammes et de polysomnographies dans le but d’aider le neurologue à poser un diagnostic sur les troubles des patients. Il agit aussi dans l’observation et la reconnaissance de leurs symptômes afin de déterminer la provenance de leur souffrance.
Le technicien en neurophysiologie a également un très grand rôle dans la gestion de la qualité des signaux et du matériel, lors des examens. Pour qu’un examen soit réussi, il est nécessaire que tous les signaux parasites (artefacts) soient écartés (ondes de téléphones portables, par exemple). Il peut également pré-interpréter les résultats d’analyses afin de faire gagner du temps aux médecins et de les aider à poser leur diagnostic.
Au-delà de l’aspect purement technique, Fabien nous a expliqué qu’une grande partie de son métier consistait à accompagner activement les patients, notamment lors des diagnostics (écoute active, soutien psychologique, conseils) afin de les rassurer au maximum.
POURQUOI CE MÉTIER ?
Nous avons demandé à Fabien pourquoi il avait choisi cette spécialité, ce à quoi il nous a répondu que la neurologie était un domaine de la médecine vaste et passionnant où il reste encore beaucoup à découvrir. Les situations auxquelles il est confronté sont parfois inédites et surprenantes et l’obligent régulièrement à adapter sa prise en charge face aux symptômes rencontrés. C’est cet aspect de « recherche » qui le passionne et qui l’anime.
Aussi, il nous a confié beaucoup apprécier le côté relationnel de sa spécialité. En effet, il est très important de créer un lien de confiance avec les patients, de bien les connaître pour essayer de comprendre comment ils fonctionnent et de les soigner au mieux.
Il nous a également expliqué que le fait de devoir faire toujours mieux, d’avoir la possibilité d’en apprendre tous les jours et de côtoyer un environnement technologique et évolutif est un élément très enrichissant, au quotidien.
QUELLES SONT LES PARTICULARITÉS DE CE MÉTIER ?
En France, chaque service est différent, c’est en fonction des spécialités pratiquées dans l’établissement où il exerce, que le technicien en neurophysiologie devra suivre des formations (D.U, ou autre diplôme) dans différents domaines afin de s'adapter au mieux aux examens réalisés.
COMMENT EST ORGANISÉE L’UNITÉ ?
Les chambres sont modulables. Elles sont adaptées autant pour les examens d’épileptologie que pour les examens du sommeil. Une des chambres du service est consacrée uniquement à l’épileptologie avec du matériel permettant de réaliser certains examens qui nécessitent la mise en place de capteurs spécifiques. Il existe aussi une salle dédiée aux consultations EEG en externe (durée 1h).
Les examens sont adaptés en fonction de la demande des médecins. Dans notre établissement, le technicien en neurophysiologie travaille principalement avec des neurologues, des pneumologues mais aussi d'autres spécialistes comme des ORL, cardiologues, psychiatres,...
Si un de leur patient nécessite un examen, le technicien s’adapte afin de le lui faire passer le plus rapidement et efficacement possible.
Dans l’unité du Pôle Santé St-Jean, l’équipe se compose actuellement de 3 techniciens en neurophysiologie. Ils sont répartis sur les différents postes. Leurs horaires peuvent varier en fonction des examens demandés car ils s’adaptent aux médecins et à leurs patients.
La nuit, le service est surveillé par les équipes de chirurgie, qui ont été formées, en interne, à la surveillance des examens et qui assurent le bon déroulement des examens.
Y A T-IL DES IDÉES REÇUES SUR LE MÉTIER ?
- Actuellement, le service ne peut accueillir que 6 patients au même moment afin de garantir une bonne prise en charge. En effet, l’activité nécessite une installation technique complexe et précise, une vigilance permanente dans la surveillance des patients, un entretien constant de la qualité des signaux enregistrés et du matériel … Un gros travail est accompli malgré le fait qu’il y ait peu de patients dans le service.
- Les manifestations de certains de nos patients peuvent parfois, dans leur expression, être proche de troubles présentés dans certaines pathologies en psychiatrie ce qui crée encore de nos jours des confusions entre ces disciplines. Il s'agit de spécialités proches car s'intéressant au cerveau mais bien différentes en pratique car les causes, la prise en charge et le devenir des patients ne sont pas les mêmes. Cela peut parfois créer du retard dans le diagnostic et le traitement mais aussi des incompréhensions en société (monde du travail, etc...).
La médecine du sommeil et l’épileptologie sont des spécialités plutôt récentes. Les patients sont parfois victimes de préjugés, d’idées reçues y compris dans leur entourage alors qu’ils souffrent de maladies bien réelles. Ils se sentent parfois incompris et impuissants par rapport à cela. Il est alors important que les patients apprennent à vivre avec leurs troubles et que l'entourage effectue un travail pour comprendre et accepter le diagnostic. De même il est capital de sensibiliser le "grand public" à la compréhension de ces maladies. Il s’agit d’une part importante du métier de Fabien et du reste de l’équipe.